Coup de pinceau
J’ai tout récemment réalisé à quel point mes cheveux ont du vécu, même après simplement presque dix-sept petites années de vie. Je les ai aminci, raccourci, traité, négligé et parfois même oublié. Mais au-delà de cela, je les ai teint. Plusieurs fois. Et malgré le peu d’importance que j’accorde à ce que les gens pensent de mon apparence physique, mes cheveux trahissent beaucoup ce que j’ai tout au fond de moi; de mes sentiments passagers jusqu’à ceux qui sont restés très longtemps nichés au fond de moi.
Le brun naturel
Je pourrais mentir et dire que j’ai longtemps voulu rester la petite fille toute simple aux longs cheveux bruns très classiques. Sauf que la vérité, c’est que mes parents semblaient plus apprécier mes cheveux que moi, parce qu’il n’était pas question que je touche leur couleur initiale d’un seul doigt! Je ne leur enlève pas; chaque parent souhaite que leur enfant mise sur son développement intellectuel plutôt que sur la modification de son physique, les miens en particulier. Par contre, l’adolescence a frappé particulièrement fort sur mon caractère, et ils ont cédé à mes caprices insoutenables. J’ai reçu ma première teinture deux jours après avoir célébré mes quinze ans.
Le blond cendré (Wild Ombré)
Cet ombré m’a valu six heures chez le coiffeur, ce dernier souhaitant rendre ma première expérience de changement capillaire «parfaitement parfaite.» En effet, le résultat final fut très réussit. Cette couleur a par-fai-te-ment traduit mon désir d’être comme toutes les autres jolies filles à la mode. Je ne manquais pas nécessairement de confiance, je dirais plutôt que je voulais vraiment expérimenter le côté fi-fille en moi. C’est dans les mêmes eaux que les talons hauts ont commencé à s’incorporer graduellement à mon garde-robe quotidien et que le maquillage sur mes yeux s’est accentué. Je rêvais des beaux cheveux blonds et épais des modèles de magazines, et je les ai eu… un certain temps. (Le bleach, ça tue un cheveu en ti-pépère!)
Le roux inconnu
Après deux ans de blond qui se délavait et ce, lavage après lavage, j’ai voulu un changement radical. Pourquoi «roux inconnu»? Pour plusieurs raisons. La première était que je me lançais dans une modification dont j’ignorais le résultat. Jusqu’à maintenant relativement low profile et fashion, je voulais maintenant être davantage tape-à-l’oeil. L’ennui, c’est que cette fille qui a tenté d’être rousse durant des mois (soyons honnête, la teinture perdait son effet éclaté après deux jours à peine), ce n’était pas moi. C’était au cours d’une certaine période de ma vie où je voulais plaire, mais au fond, je ne me plaisais pas. J’étais le reflet de ce que l’on voulais de moi, et non de ce que j’étais. Cette coloration m’a valu beaucoup de dommages aux cheveux, et au coeur.
Le noir brûlant
Après avoir vu mes cheveux dans tous leurs états, j’ai décidé de mettre fin à l’image qui ne me correspondait pas. La rousse fade en moi qui avait trop essayé d’être aimée a finalement voulu se respecter et revêtir la couleur la plus poétique et mitigée à laquelle elle pu penser; le noir. C’est donc sur un coup de tête que je me suis ruée à la pharmacie pour m’acheter le brun le plus foncé qui allait pouvoir noyer ces quelques mèches rougeâtres et tristes. Pour la première fois depuis un sacré bout de temps, je me suis regardé, et tout ce que j’ai pu me dire, c’était: «Te revoilà. Enfin.»
Bonus: Le rainbow style
Il y a des jours comme ça où les mauvaises idées nous prennent par surprise. Cette journée là, j’ai aspergé ma chevelure d’exactement quatre teintures temporaires différentes, désespérée que les premières n’aient aucun d’effet. Sur des cheveux noirs, ben oui! Donc me voici, avec du mauve, du bleu, encore du mauve, puis du rose: